
|
|
Les séries présentées mettent en scène un désordre en procédant à un inventaire excentrique de notre société. Tout semble fonctionner et pourtant… Il faut aller au délà de la première impression. Résister à l'apparente banalité des situations de notre société du spectacle et rire...
|
|
Mon travail relève d’un inventaire critique et ironique de la société du spectacle. Il remet en cause selon la figure de l’oxymore les relations, repères, représentations et leurs apparentes significations...
Chaque jour, nous recevons des centaines d’informations. Notre conscience se meut à travers des messages quotidiens, visuels ou auditifs, qui se juxtaposent, se contredisent, s’annulent...
Mes compositions sans jugement ni condamnation relèvent de l’énigme. Au fil des détails et des indices, par un effet miroir, chacun y invente et y trouve un sens.
Je recours à la technique du collage au moyen de journaux, revues, comics ou affiches. Certains de mes propres travaux photographiques prennent place. Les codes utilisés sont ceux de l’affiche publicitaire, de cinéma comme de spectacles. Le collage nourri par l’emploi de techniques mixtes (peintures, encres, spray...) insinue une approche plus picturale, notamment dans les séries urbaines.
Outre mes références à l’actualité, mes sources d’inspiration sont éclectiques : BD, comics, films de science-fiction, mouvement de la figuration narrative (Erro, Klasen, Télémaque, Fromanger...), du Pop art et du graphisme punk.
C’est ainsi que la vraie beauté ne nous frappe jamais directement. Et qu’un soleil couchant est beau à cause de tout ce qu’il nous fait perdre. Antonin Artaud
Quimper. Ses papiers collés flottent au Vin dans les voiles
Hubert Carré affectionne les papiers collés. Il expose une quinzaine de ses dernières créations au bar Le Vin dans les voiles, à Quimper (Finistère).
Du vendredi 3 février 2023, jusqu’à plus soif.
Ouest-France Pierre FONTANIER.Publié le 02/02/2023 à 07h45
Newsletter Quimper
La bande dessinée, en particulier les comics américains. Les femmes. La pop culture. La musique punk, les idées qui vont avec. L’ancien atelier d’un faïencier dans une vieille rue de Quimper (Finistère). Des idées, de l’envie, des nuits à créer dans la chaleur d’un poêle. Et surtout, avant tout, un amour immodéré du papier collé. Déchiré. Découpé. Redécoupé. Mis en relief. Transgressé. Mais toujours recollé.
Voilà une poignée de mots-clés pour tenter de cerner l’univers artistique d’Hubert Carré. Du temps de son actif, lorsqu’il était directeur du Comité national des pêches à Paris, le Quimpérois aux racines maritimes de Boulogne-sur-Mer n’avait que ses week-ends pour créer. Peu d’heures perdues. Depuis qu’il a pris ses « très grandes vacances », un horizon artistique s’est dégagé. Hubert a révélé le punk qui est en lui, pour reprendre un des slogans, maison, qu’on retrouve sur une de ses multiples œuvres.
« Critiques de l’actualité »
Dans la sélection d’une quinzaine de ses papiers collés, qu’il exposera au Vin dans les voiles du vendredi 3 février 2023 et jusqu’à plus soif, on retrouve des formats 40 x 50 cm et des plus petits, 24 x 30. « Des messages politiques, des réflexions, des critiques ludiques et acerbes de l’actualité », commente ce créateur colleur au verbe aussi haut que son approche est simple. Car Hubert Carré s’amuse avant tout avec la presse. Contenant et contenu. Retraites, jeunes, réseaux sociaux, sexe, société de consommation : peu de thèmes échappent à sa vision décalée du monde.
« Le principe du papier collé, c’est de ne reprendre qu’un extrait » : comme cette Statue de la liberté, moribonde, réfugiée dans les bras de Batman pour une autre expo avec de grands inspirés de la culture graphique américaine. Il paraît même que l’artiste a illustré 66 poèmes d’un compositeur de renom. Mais c’est une autre histoire, dont les lignes s’écriront à l’automne.
Au Vin dans les voiles, 2, venelle de la Glacière, à partir du vendredi 3 février 2023, en soirée, aux jours et heures d’ouverture du bar.
QUELQUES COLLAGES (24 x 30 cm)
EN REACTION A LA LECTURE DE REVUES, JOURNAUX, DE POST INTERNET ET D'EMISSIONS TELEVISEES...
http://artsbretagneaujourdhui.fr/chapitres/du-collage-au-multimedia/
« Hubert Carré combine très subtilement le recours au collage avec la peinture acrylique et des techniques mixtes(encres, pastels...), introduisant occasionnellement des parties en relief.
Il considère que sa démarche «relève d’un inventaire critique et ironique de la société, celle du spectacle, mais en tant que rapport anti social entre les images juxtaposées». C’est avec le plus grand soin que, au fil de ses errances urbaines, Carré rassemble des fragments de texte et d’images provenant de journaux, d’affiches, de tracts, de reportages photographiques... afin de métamorphoser les références auxquelles ils sont associées, et qui témoignent trop souvent d’évidences trompeuses que l’artiste se propose dès lors de questionner et de subvertir. Si ses œuvres, qui prennent parfois l’aspect de kaléidoscopes foisonnants, présentent un aspect narratif, il s’agit en fait d’histoires que le spectateur se doit d’interpréter lui-même, de reprendre à son compte, car il ne cherche nullement à délivrer un message unilatéral: « Il faut envisager mon travail comme un oxymoron(c’est-à-dire une figure de style qui réunit deux mots en apparence contradictoires), dans la mesure où il juxtapose des éléments, brouille les relations entre les repères, leur représentation avec leur apparente première signification ».